Stalinistan...

Avec Gori, je commence mon exploration de la partie Est du pays, et je retrouve dans cette ville l'empreinte soviétique propre à toutes les villes que j'avais traversées en Asie Centrale, ce qui me plonge dans mes souvenirs de l'été 2011. Ce n'est pas un hasard si cette ville en particulier a été fortement influencée par la période soviétique, car c'est ici qu'est né Staline.

Je pars donc à la decouverte de l'attraction principale de la cité, le musée dédié au dirigeant soviétique qui régna sur l'URSS pendant près de 30 ans. Après que la guichetière m'ait délivré mon billet, et qu'elle l'ait duement tamponné et agrafé à la facture, je gravis l'escalier qui mène au musée. Je suis arrêté en haut des marches par une autre dame assise à un bureau, qui vérifie mon billet, et le tamponne de nouveau deux fois, sait-on jamais...J'ai l'impression qu'ils font exprès de renforcer le côté administratif pour coller à l'ambiance bureaucratie soviétique.

Le bâtiment renferme tout ce qui a trait de près ou de loin (de très loin parfois) avec la vie de Staline, y compris des photos de ses professeurs d'école, ou encore des relevés météo de la main du futur dictateur lorsqu'il était jeune. De nombreux articles et des photos illustrent toutes les étapes de sa vie, et l'exposition se termine sur le masque funéraire de Staline.

A l'extérieur du musée, la maison natale de Staline a été conservée et protégée par un genre de temple néo-classique, donnant un aperçu du niveau atteint par le culte de la personnalité voué au dirigeant.

Je finis ma journée par une promenade agréable dans la ville, et je grimpe jusqu'à la forteresse pour avoir une vue d'ensemble, et jeter un oeil sur les collines d'Ossétie du Sud, région fermée aux étrangers depuis la guerre de 2008 et son occupation par l'armée russe.

Au cours de ma balade, je rencontre un exemple frappant de la frénésie restauratrice qui s'est emparée des autorités du pays. Deux rues de Gori ont été refaites entièrement, mais du fait de loyers trop élevés, personne n'y vit. Cela donne une rue semblable à un décor de film vide, contrastant avec les rues avoisinantes par son silence et son atmosphère de ville désertée.

Dès le lendemain, je file sur Tbilissi pour acheter quelques cartes, revoir un ami rencontré il y a deux ans au Tadjikistan, et préparer la suite de mon voyage.