Plongee vers l'Est...

Je commence mon voyage vers les montagnes par 2 heures de minibus vers le village de Khulo, et mon premier apercu de la conduite georgienne depuis l'interieur d'un vehicule confirme mon ressenti de pieton : ils conduisent comme des anes, vite et mal...

Je comptais randonner depuis Khulo, mais la pluie m'a suivi depuis Batumi, et la perspective d'un trek humide me rebute un peu. J'embarque donc dans un nouveau minibus direction Akhaltsikhe, de l'autre cote des montagnes, direction plein Est.

J'y rencontre deux francais, allant au meme endroit,  et nous decidons de faire route ensemble pour aujourd'hui et demain. Mes nouveaux compagnons sortent d'une nuit fortement alcoolisee, offerte par le directeur de l'office du tourisme de Khulo, et ils emergent petit a petit de leur sommeil. On atteint le col, au bout d'une piste qui fut goudronnee il y a sans doute une bonne quinzaine d'annees. Atmoshpere fantomatique, traversee d'ombres de vehicules et de personnes. On ne s'attarde pas.

Apres une nuit a Akhaltsikhe, nous prenons encore un minibus, direction la cite troglodyte de Vardzia, un site celebre dans tout le pays. C'est une veritable ville souterraine qui existait ici, mais elle a decline suite aux tremblements de terre et aux envahisseurs divers qui ont assailli le pays au cours des siecles. L'endroit reste tout de meme magnifique, et des moines y sont etablis de nouveau depuis quelques annees.

Je laisse les deux francais poursuivre leur voyage vers le parc national de Borjomi, et je profite du beau temps pour prolonger la visite par une excursion vers une minuscule chapelle du Xeme siecle, nichee dans les collines au sud de Vardzia. Une femme anglophone vient m'ouvrir l'eglise, et une grand-mere ne tarde pas a venir satisfaire sa curiosite a mon egard. Elle m'explique en russe que l'une des icones a ete fabriquee a Moscou, et qu'elle a ete acheminee jusqu'ici, avant que l'administration sovietique ne ferme la chapelle pour plusieurs dizaines d'annees.Incroyable d'imaginer le periple de ce panneau de bois richement decore de plus d'un metre de haut, de Moscou jusque dans ce coin perdu a moins de 30 kilometres de la Turquie.

Je poursuis ma marche, a la recherche d'un endroit ou dormir cette nuit, accompagne par un chien qui s'est pris d'affection pour moi et me suis sur pres de 6 km.

J'arrive au pied de la forteresse de Tmogvi  la tombee du soir, et je campe dans les ruines du village qui etait autrefois sous la protection de la citadelle.

Des l'aube, j'entame la montee du raidillon qui donne acces aux fortifications. Encore protege du soleil par la colline, je peine neanmoins, et c'est avec soulagement que je pose le pied sur le haut du piton rocheux.

La suite du trajet est en descente jusqu'au nouveau village de Tmogvi, dote d'un pont qui me permettra de faire du stop jusqu'au village d'Atskuri, point de depart de ma randonnee de 3 jours dans le parc national de Borjomi. C'est sans compter sans l'amour voue a la paperasse par l'administration du parc, qui me force a pousser jusuq'a la ville de Borjomi, pour obtenir le permis d'entree dans le parc, ainsi qu'une carte qui s'averera quasiment inutile a l'usage...

Le precieux sesame en poche, et l'apres-midi bien avance, je decide de passe la nuit sur place. Dans la pension ou j'elis domicile pour la nuit, un autre francais, Laurent, a deja etabli ses quartiers. On fait connaissance au cours du repas en compagnie du tenancier, arrose comme il se doit d'une bouteille de vodka, et d'une de biere histoire de faire descendre le tout. Les toasts s'enchainent, a l'amitie franco-georgienne, au monde, j'en passe et des meilleurs, et Laurent propose d'aller finir la soiree par une biere en ville.

Nous voila donc partis, et nous jetons notre devolu sur le bar/restaurant de la gare, tres anime malgre l'heure avancee.

Assis tranquillement, on sirote nos pintes, et Laurent prend quelques photos de la soiree, lorsaue tout a coup, cinq georgiens costauds surgissent autour de notre table. Sans sommation, l'un deux allonge une baffe magnifique a Laurent, tandis qu'un second me prend a la gorge. Tout en me levant, mes yeux saisissent un eclat dans la main gauche de mon assaillant : le gars a sorti un revolver de sa poche !

On calme le jeu, aides par les serveuses paniquees qui entourent le groupe., et on suppriment les photos prises durant la soiree (d'ou l'absence d'illustrations sur la fin de l'article...), sous le regard patibulaire des cinq hommes.

Il est evident qu'on prefere finir la soiree dans un autre etablissement, certes moins frequente, mais sans doute plus frequentable.

Au menu du prochain article, le trek a Borjomi avec la carte imprecise citee precedement...

Comments

[8beat]

Wow en effet c'est assez impressionnant ! Attention à toi mon grand, vire pas dans la mafia qui fait dans le trafic d’œufs fourrés à la truite !

[truite oeuf NZ]

Euh, oui! Bien la sécu en Géorgie!! Qui c'étaient ces gars là? Ils croyaient que vous étiez des espions ou alors ils n'aiment vraiment pas les étrangers?
Bref fais attention à toi quand même et évite les bars louches! glups... j'attends ton prochain update en espérant que ça soit plus riant!
le kiwi